Coordination scientifique :
Marion Vittecoq, Benjamin Roche, Franck Prugnolle, François Renaud, Frédéric Thomas
Éditions de Boeck Solal

site web : www.deboecksuperieur.com

Janvier 2015
Volume broché, 364 pages

Tarif indicatif de 41,00 €


Dans la grande veine des questions sur notre origine, notre évolution et notre adaptation aux conditions écologiques, cet ouvrage ouvre tout un champ de connaissance sur l’apparition des maladies infectieuses et leur coévolution avec l’homme. Le but ultime étant de fournir des pistes de réflexion pour contenir ou éradiquer les maladies infectieuses au moins pour les plus graves, en dehors de répondre à notre légitime curiosité qui est grande.

Cela commence par l’histoire de l’apparition et de l’évolution des maladies infectieuses parmi les plus importantes (Syphilis, SIDA, paludisme, etc.). Ces exemples sont les plus démonstratifs des adaptations à notre espèce au cours des grandes étapes de l’humanité et des fluctuations de virulences au cours du temps.

La deuxième partie est centrée sur les mécanismes d’évolution et d’impact des parasites (pris au sens large d’organisme infectieux). Pourquoi sont-ils plus ou moins virulents ? Comment apparaissent les résistances à nos moyens de lutte ?

Les quatre derniers chapitres sont étonnants et méritent l’attention. On découvre des agents infectieux qui modifient les comportements des « infectés » pour augmenter leur chance de transmission (notion de fitness). Sont aussi détaillées, les réactions des hommes et des sociétés face à une épidémie. On passe de détails risibles, - aux États-Unis, une personne sur cinq doute de la responsabilité du HIV dans le SIDA -, à des comportements irrationnels. Dénis de la réalité de la part des autorités ou des populations, réactions stupéfiantes voire suicidaires, lâcheté et autres travers sont mis au jour avec une acuité proprement stupéfiante, qui laisse un malaise. Mais, ces pathogènes, ont-ils pu nous faire évoluer ? Et c’est ici qu’apparaissent la cuisine épicée, la sieste, les nausées des parturientes, les odeurs corporelles et bien d’autres choses encore, toutes liées à nos contacts intimes avec des organismes infectieux.

Face à toutes ces données, les auteurs nous promettent de nouvelles épidémies dont le développement et la virulence seront impossible à prédire.

Si cet ouvrage collectif a parfois un style hétérogène, son éclairage sur les maladies infectieuses est trop important pour l’ignorer.

M.S.