par Patrick Berche

Édition Ellipses

www.editions-ellipses.fr

mai 2023

288 pages

Tarif indicatif de 26 €

 

C’est à Girolamo Fracastoro, médecin italien qui propose, en 1530, le nom de « syphilis » à la vérole épidémique ayant émergé à la fin du XVIe siècle en Europe, que l’on doit l’appellation de « contagion ». Apparaissant dans son ouvrage De Contagione et Contagiosis Morbis et Eorum Curatione paru en 1546, elle implique un contact physique (contagio = toucher) avec « des semences vivantes », comme dans le cas de la syphilis. Elle remet en cause la théorie des miasmes, « extrêmes des êtres immatériels, placés sur les confins séparant la matière des êtres abstraits », portés par l’air et propageant les épidémies, émise par Hippocrate au siècle de Périclès. Au XVIIe siècle, l’observation de minuscules animalcules invisibles à l’œil nu, grâce à l’invention du microscope par le drapier hollandais Antoni van Leeuwenhoek utilisant des lentilles pour contrôler la qualité des tissus, va dès lors influencer la pensée scientifique. Contagionnistes, minoritaires, et partisans séculaires de la théorie des miasmes, les anti-contagionnstes (ou infectionnistes) vont longtemps s’affronter, car la transmission de certaines maladies épidémiques reste énigmatique, comme celles véhiculées par des arthropodes. Ce n’est que dans la seconde moitié du XIXe siècle que Louis Pasteur propose la théorie des germes après avoir prouvé antérieurement, et non sans contestation, que l’apparition d’êtres vivants, sans ascendants, à partir de la matière inerte est impossible, mettant ainsi un terme au concept de la génération spontanée de la vie formulé par le philosophe grec Aristote. À partir de cette époque, la contagion va être alors matérialisée par des bactéries ou des parasites visibles au microscope ainsi que des agents infectieux invisibles traversant les filtres de porcelaine, les virus.
Patrick Berche, Professeur émérite de microbiologie et Président de la Société française d’histoire de la médecine, présente agréablement un panorama historique de la progression des idées sur la contagion au cours des siècles, s’appuyant sur un peu plus de 600 références bibliographiques.

Michel Simonet