Auteur : Olivier Walusinski

Édition Oscitatio

www.oscitatio.com

2021

228 pages

Tarif indicatif de 35,00 €

 

Qui ne connaît le célèbre tableau d’André Brouillet peint en 1887 montrant une leçon sur l’hystérie de Jean Martin Charcot, sa leçon du mardi. Le maître est au milieu d’un aréopage de ses élèves. Ne le voit-on pas déclencher une crise d’hystérie chez Blanche Wittmann qui tombe évanescente dans les bras accueillants de Joseph Babinski. Au centre du tableau, on voit Charcot, impérial, qui tient dans sa main droite une électrode à tampon d’eau salée pour stimuler Blanche avec un courant électrique. Le tableau immense (3 m sur 4,25 m) est aujourd’hui exposé à l’ancienne Faculté de médecine, 12, rue de l’École de Médecine, à Paris.

Cet ouvrage est le fil conducteur du Dr Olivier Walusinski, pour aborder l’école de la Salpêtrière à l’acmé de son rayonnement. On s’imprègne à la lecture du livre de l’atmosphère enthousiaste et fébrile autour de Charcot qui est en train de créer une discipline nouvelle, la neurologie, dans ce grand asile qu’est alors la Salpêtrière, lieu qui accueille une population de 5 000 personnes.

Après avoir rappelé l’intéressante biographie du peintre, l’auteur décrit la biographie de chacun des personnages représentés sur le tableau. Bien sûr, d’abord celle du maître qui eut une grande influence sur son temps et qui inspira la psychanalyse créée par son élève Sigmund Freud, grand absent du tableau. Après Charcot, la principale protagoniste est l’Alsacienne Blanche Wittmann, surnommée « la reine des hystériques », une blonde au regard brillant, qui connut un destin pathétique. Elle passa près de trente ans à l’hôpital de la Salpêtrière, alternativement comme patiente ou membre du personnel, et mourut en 1912 à 53 ans de la « maladie des rayons », alors qu’elle avait travaillé plusieurs années sans protection comme manipulatrice de radiologie. Son patron Charles Infroit mourra lui aussi quelques années plus tard de cette terrible maladie. Suivront les biographies du célèbre Joseph Babinski et de la surveillance générale de la division Pariset, Marguerite Bottard, autre personnage majeur du tableau, puis celles de chacun des élèves représentés.

L’auteur du livre dresse un tableau précis, très bien documenté et illustré de photos originales, de l’école de Charcot avec de nombreux personnages célèbres qui ont laissé leur nom à beaucoup de maladies neurologiques comme Gilles de la Tourette, Pierre Marie, Henri Parinaud, Désiré-Magloire Bourneuville pour n’en citer que quelques-uns. Le très prolixe Olivier Walusinski, qui a acquis une grande notoriété dans le domaine de l’histoire de la neurologie à la Salpêtrière, nous convie avec beaucoup de talent à un voyage du côté de chez Charcot dans un monde en pleine effervescence à la fin du XIXe siècle.

PB