Auteur Patrick Berche
Éditions Docis
site web : www.editions-docis.com
Novembre 2019
215 pages
Tarif indicatif de 17,00 €
Dans cet ouvrage comportant près de 200 références bibliographiques, Patrick Berche, Professeur émérite enseignant l’histoire de la médecine à l’Université René-Descartes, décrit les maladies de l’Homme liées à son travail depuis l’Antiquité et les avancées dans leurs compréhensions grâce à des médecins humanistes. Parmi eux figurent les plus emblématiques pionniers de la médecine du travail, Paracelse et Agricola qui étudièrent à la Renaissance les maux des mineurs, ainsi que Ramazzini qui s’intéressa au XVIIe siècle aux maladies des artisans et distingua celles liées aux produits toxiques de celles consécutives à de mauvaises postures. Finalement, ce n’est que lors de la révolution industrielle du XIXe siècle qu’une législation du travail sera amorcée dans différents pays, en particulier en France sous l’impulsion de Villermé pour légiférer l’emploi des enfants dans le secteur industriel.
Le lecteur découvrira au fil des pages les intoxications, le plus souvent chroniques, dont ont été victimes les ouvriers et artisans exposés à des produits nocifs. Pour n’en citer que quelques-unes, la silicose des mineurs, l’asbestose des travailleurs de l’industrie de l’amiante, le saturnisme des peintres recourant au blanc de plomb (céruse), l’hydrargyrisme des chapeliers utilisant du nitrate de mercure pour la fabrication du feutre à partir de poils, l’intoxication par la suie des petits ramoneurs et celle par les vapeurs de phosphore des ouvrières fabriquant des allumettes.
La médecine du travail au sein des entreprises naîtra en France en 1946 par la loi du 11 octobre. Alors qu’on comptait cette année-là 120 accidents du travail par an pour 1 000 salariés, 70 ans plus tard, on en dénombre 30… mais c’est encore beaucoup trop. Certaines pathologies ne seront inscrites au tableau des maladies professionnelles qu’à partir de la première moitié du XXe siècle et la silicose ne sera finalement reconnue comme telle en France qu’en 1945 ! Que de chemin parcouru pour faire admettre officiellement qu’une activité professionnelle puisse engendrer des maladies car longtemps des employeurs n’en n’avaient pas conscience… ou souvent le patronat feignait de l’ignorer.
M.S.