par P. TUPPIN (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.), C. LEBOUCHER, S. SAMSON, G. PEYRE-LANQUAR, P. GABACH, X. REBILLARD
Texte paru dans le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 22 mars 2016 / n°9 et consultable sur http://invs.santepubliquefrance.fr
Résumé
Objectifs – Décrire l’évolution annuelle, entre 2009 et 2014, de la fréquence des hommes indemnes de cancer de la prostate (CaP) ayant au moins un dosage du prostate-specific antigen (PSA), une biopsie de la prostate, un CaP incident ou certaines prises en charge du CaP.
Méthodes – Les hommes âgés de 40 ans et plus couverts par le régime général d’Assurance maladie (soit 73 % de la population masculine de cet âge, 11 millions d’hommes) ont été inclus. Les informations provenaient du système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie (Sniiram).
Résultats – La proportion d’hommes de 40 ans et plus ayant réalisé un test du PSA était de 30 % en 2009 et 27 % en 2014. Sur la même période, une diminution du nombre de biopsies (passant de 0,6 % à 0,4 %, soit de 60 000 à 40 000 hommes) et une stabilité de l’incidence du CaP (0,4 %) étaient observées. Parmi les hommes ayant réalisé un test du PSA, la proportion de biopsies diminuait (2,2 % à 1,9 %), ainsi que celle de CaP découverts après le dosage du PSA (1,0 % à 0,9 %). En revanche, la proportion des patients avec un CaP après une biopsie augmentait (47 % vs. 50 %). Alors que chez les hommes sans test du PSA, la fréquence d’IRM de l’abdomen et du petit bassin était stable entre 2012 et 2014, parmi ceux avec un test du PSA, la fréquence d’IRM avec injection intraveineuse de produit de contraste a augmenté de 45 % entre 2012 et 2014 et de 153 % pour les IRM avec 6 séquences et plus. Parmi les hommes avec une biopsie, ces augmentations étaient respectivement de 47 % et 46 %. Par ailleurs, la proportion d’hommes de 55 ans et plus avec un CaP incident sans traitements actifs les deux années suivantes augmentait, passant de 21 % en 2009 à 27 % en 2012.
Discussion-conclusion – Ces résultats sont en faveur d’une faible évolution du niveau de dépistage du CaP, qui demeure élevé malgré les recommandations de la Haute Autorité de santé, mais d’une diminution plus prononcée de différents modes de diagnostic et de prise en charge, confirmée par ailleurs par la chute, en 2012, du nombre de prostatectomies et d’affections longue durée (ALD) pour CaP incident. La place des IRM doit encore être mieux évaluée.
Mots-clés
cancer de la prostate, dosage du PSA, biopsie de la prostate.