par S. Maugat (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.), V. Pontiès, M. Colomb-Cotinat, S. Soing-Altrach, M. Subiros, C. Bernet, H. Blanchard, L. Simon, A.-G. Venier, H. Sénéchal, Y. Savitch, S. Vaux, A. Berger-Carbonne, B. Coignard
Texte paru dans le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 17 juillet 2018 /n°25-26 et consultable sur http://invs.santepubliquefrance.fr
Résumé
Le signalement des infections nosocomiales (SIN) est un système d’alerte et de réponse précoce, qui s’impose à tous les établissements de santé (ES) depuis 2001. Il a contribué à la détection et au suivi de plusieurs émergences. Sont décrits dans cet article les SIN reçus de 2001 à 2017 : nombre, évolution, type d’ES, caractéristiques épidémiologiques, micro-organismes et sites infectieux en cause. Un focus a été fait sur les SIN impliquant i) une bactérie multirésistante (BMR) : Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM), entérobactéries résistantes aux céphalosporines de 3e génération (EC3gR), majoritairement par production de bêtalactamase à spectre étendu (EBLSE), Acinetobacter baumannii résistant aux carbapénèmes (ABRI) et Pseudomonas aeruginosa résistant aux carbapénèmes ou multirésistant (PARI), ii) une bactérie hautement résistante (BHRe) : entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) et Enterococcus faecium résistant aux glycopeptides (ERG) ou iii) un Clostridium difficile (CD).
Sur la période d’étude, 23 012 SIN (100 658 patients) ont été reçus. Les micro-organismes les plus fréquemment retrouvés étaient : entérobactéries (31 %, dont 8 % EC3GR et 81 % EPC), Enterococcus spp. (9 %), Acinetobacter baumannii (6 %) et Staphylococcus aureus (8 %). Au total, 46,1 % des SIN concernaient une BMR (13,3 %), BHRe (25,0 %), BMR et BHRe (0,7 %) ou CD (7,1 %). Leur part expliquait l’essentiel de l’augmentation du nombre de SIN, cette part passant de 2,5 % en 2001 à 66 % en 2016 et de 0 % à 54,3 % pour les SIN concernant une BHRe.
La forte augmentation des SIN BMR, BHRe ou C. difficile témoigne de la sensibilisation des équipes d’hygiène hospitalière pour leur contrôle. Ces efforts doivent être poursuivis. Afin de distinguer les SIN liés à l’antibiorésistance et proposer une description plus adaptée de ces événements, un outil dédié BHRe est disponible depuis septembre 2017 au sein de l’application e-SIN.
Mots-clés
signalement, infection nosocomiale, bactérie multirésistante, émergence.