Le virus de l’hépatite B (VHB) est une cause majeure de mortalité et de morbidité dans le monde. L’Organisation Mondiale de la Santé, a publié un examen systématique avec méta-analyse (1) qui évalue l’impact à long terme de la vaccination des nourrissons contre l’hépatite B sur la prévalence de l’infection à VHB.

Trois principales conclusions ressortent de cette étude.

Premièrement, le vaccin est efficace pour prévenir l’infection à VHB chez les nourrissons et il a un impact majeur sur sa prévalence plus de 15 ans plus tard. Deuxièmement, la vaccination universelle des nourrissons, recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a plus d’impact au niveau de la population (en réduisant la prévalence de trois quarts) que la vaccination ciblée des enfants nés de mère infectée par le VHB (qui réduit la prévalence de deux tiers). Troisièmement, les résultats de cette analyse, accompagnés des rapports récents d’une augmentation de la couverture de la vaccination contre l’hépatite B dans le monde, semblent indiquer que dans un nombre croissant de pays, les nouvelles générations se développent de plus en plus exemptes de l’infection à VHB.

Ces conclusions ont des conséquences importantes pour l’élimination mondiale de l’hépatite B. Il reste encore à travailler pour s’assurer que les programmes de vaccination systématique incluent l’administration d’une dose vaccinale contre l’hépatite B à la naissance.

Seulement 101 pays ont instauré l’administration universelle de cette vaccination à la naissance ; 20 autres ont des programmes ciblés, tandis que le vaccin anti-hépatite B n’est pas administré aux nouveau-nés dans le secteur public des autres pays. C’est dans la région africaine de l’OMS que l’on observe la plus forte proportion de nourrissons ne recevant pas de dose à la naissance.

Dans les pays ayant instauré un programme de vaccination, l’efficacité à long terme du vaccin contre l’hépatite B dans la prévention de l’infection chronique à VHB entraînera un effet de seconde génération pour la prévention de la transmission du VHB à la naissance et aux jeunes enfants.

Le développement du programme, avec l’inclusion de mesures supplémentaires, comme les immunoglobulines anti-hépatite B et les médicaments antiviraux pour les femmes porteuses d’une forte charge virale, pourra réduire davantage la transmission de la mère à l’enfant.

Enfin, il faut travailler à une baisse de la morbidité et de la mortalité chez les 257 millions de personnes porteuses d’une infection à VHB dans le monde. La mortalité a atteint près de 900 000 décès en 2015, la plupart du temps dus à une cirrhose décompensée ou au carcinome hépatocellulaire, et elle devrait encore augmenter faute d’une expansion du dépistage et du traitement. Aujourd’hui, on dispose de médicaments antiviraux pour traiter l’infection à VHB dont les brevets ont expiré en 2016 et le Mécanisme mondial OMS d’information sur les prix (GPRM), a indiqué que le prix médian d’un an de traitement par le ténofovir générique était de 32,24 dollars des États-Unis.

En 2016, l’Assemblée mondiale de la Santé a examiné les difficultés et les opportunités et a considéré que l’élimination du VHB en tant que menace pour la santé publique était possible. En ce qui concerne le but pour la baisse de l’incidence, la prochaine étape au niveau mondial sera d’atteindre d’ici 2020 une prévalence inférieure à 1 % chez les enfants de cinq ans. La réalisation de la cible de 2020 ouvrira ensuite la voie à celle de 2030 qui ambitionne de réduire la prévalence de l’infection à VHB à 0,1 %. L’OMS est en train de définir les interventions nécessaires et les méthodes qui seront utilisées pour atteindre et mesurer la cible de 2030.

Source : Extrait du communiqué de presse de l’OMS le 01/10/2018.

(1) Whitford K, Liu B, Micallef J, Yin JK, Macartney K, van Damme P, et al. Long-term impact of infant immunization on hepatitis B prevalence: a systematic review and meta-analysis. Bull World Health Organ 2018 ; 96 (7) : 484-97.