Les dirigeants du monde se sont réunis lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York le 21 septembre 2016, pour s’engager à combattre ensemble la résistance aux antimicrobiens.

C’est seulement la quatrième fois dans l’histoire des Nations Unies qu’un thème de santé est discuté à l’Assemblée générale (les précédents étaient le VIH, les maladies non transmissibles et le virus Ebola).

La résistance aux antimicrobiens est le résultat de l'usage répandu d'antibiotiques en agriculture intensive, afin de prévenir les coûteuses épidémies chez les animaux d'élevage, mais aussi du mauvais usage des antibiotiques chez l'humain.

La résistance aux antimicrobiens faucherait chaque année la vie de 700 000 personnes dans le monde. Un bilan qui devrait s'accroître à un rythme exponentiel.

La directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, a rappelé que la résistance aux antimicrobiens n'est pas un phénomène nouveau, mais touche plusieurs facettes de la société – agriculture, santé publique, commerce – et doit donc être abordée globalement à une échelle nationale.

Dans un rapport commandé par le Royaume-Uni et publié en 2014, on estimait que d'ici 2050, la résistance aux antimicrobiens serait responsable de plus de décès chaque année que le cancer, et coûterait jusqu'à 100 000 milliards de dollars américains en pertes de production.

La Banque mondiale estime que ce problème pourrait causer autant de dommages que la crise économique et financière de 2008.

De leur côté, les sociétés pharmaceutiques investissent peu dans la recherche et le développement coûteux de nouveaux antibiotiques.

Des maladies de plus en plus difficiles à soigner

La résistance aux antibiotiques est présente dans tous les pays.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a souligné l'urgence d'agir. Il a cité plusieurs exemples de maladies infectieuses qui deviennent difficiles à soigner, notamment une typhoïde résistante à plusieurs antimicrobiens qui se répand actuellement dans des régions d'Afrique.

La résistance de Klebsiella pneumoniae aux carbapénèmes s’est propagée dans toutes les régions du monde. Dans certains pays, les carbapénèmes ne sont plus efficaces pour la moitié des patients traités. Le même phénomène est observé pour la résistance d’E. coli aux fluoroquinolones.

Des échecs thérapeutiques aux médicaments de dernier recours contre la gonorrhée (les céphalosporines de troisième génération) ont été confirmés dans au moins 10 pays (Afrique du Sud, Australie, Autriche, Canada, France, Japon, Norvège, Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, Slovénie et Suède).

Il souligne par ailleurs l'apparition d'une souche de tuberculose particulièrement résistante, observée dans 105 pays.

Lors de leur assemblée générale du 21 septembre 2016, les Nations Unies ont manifesté leur volonté d’intensifier les engagements mondiaux et de renforcer les efforts multisectoriels nationaux visant à combattre ce problème de santé publique.

Extrait du communiqué de presse de l’OMS en septembre 2016.