Deux eurodéputées Roberta Metsola (PPE) et Marlene Mizzi (S&D) se sont inquiétées auprès de la Commission européenne du manque d'information et de programmes pour lutter contre le « mauvais cholestérol ». Elles ont adressé des questions écrites à la Commission, lui demandant des comptes sur les stratégies mises en place contre l’hypercholestérolémie.

Selon les derniers chiffres de l’OMS, 133,3 millions de personnes souffriraient d’une hypercholestérolémie LDL dans les cinq pays les plus peuplés de l’union européenne (UE) (Allemagne, France, Italie, Espagne, Royaume-Uni). Dans l’ensemble de l’Europe, 54 % des femmes et des hommes sont dans ce cas, et ce chiffre ne cesse d’augmenter.
Les eurodéputées s’inquiètent de la forte tendance à la hausse en Europe, et du danger qu’elle engendre pour tous les Européens. Selon elles, l’UE et les États membres ne protègent pas assez leurs citoyens contre le cholestérol.
Si la Commission n’a pas de programme dédié spécifiquement au cholestérol, plusieurs initiatives peuvent être utilisées à des fins de sensibilisation ou de recherche, comme le souligne le commissaire Vytenis Andriukaitis, chargé de la santé et de la sécurité alimentaire, dans sa réponse à Roberta Metsola.
C’est le cas par exemple des projets de recherche sur le cholestérol financés par les programmes-cadres de recherche de l’UE, d’Horizon 2020, ou d’Eurotracs qui analyse les coûts pour le traitement et la réduction des syndromes coronariens aigus. Grâce à ces programmes, 12 projets ont ainsi été financés à hauteur de 30 millions d’euros.

Pas assez de dépistages, pas assez d’information
Pourtant, Alberico Catapano, professeur de pharmacologie à Milan, estime que l’information ne circule pas encore assez bien, que l’UE doit promouvoir le débat et surtout montrer que ces fonds sont disponibles.

Les jeunes, de plus en plus touchés
La Fédération française de cardiologie (FFC), estime que les maladies cardiovasculaires ont été responsables de 28 % des décès en France en 2008. Chez les jeunes, les dépistages sont rares, même s’ils sont de plus en plus touchés par l’hypercholestérolémie, à cause de leurs habitudes alimentaires.

Deux initiatives internationales contre l’hypercholestérolémie familiale
Lors de la dernière conférence de la Société européenne de l'artériosclérose (EAS), à Glasgow, deux initiatives, l'une européenne l'autre mondiale, ont été lancées pour mieux prendre en charge l'hypercholestérolémie familiale (HF).
Selon les nouvelles estimations présentées au congrès, l'HF serait l'une des maladies héréditaires les plus courantes au monde (1 personne sur 250).
Cette initiative souhaite rassembler les principaux registres d'HF en Europe, en Afrique, en Amérique du Sud et dans la région Asie-Pacifique sud et pousser les décideurs politiques à se pencher sur cette maladie.

Collaboration européenne de patients
Dans le même temps, Jules Payne, PDG de Heart UK, une organisation caritative dédiée au cholestérol, a indiqué qu'elle avait créé une organisation européenne de patients atteints d'HF.
« Nous pouvons à présent nous rassembler afin d'essayer d'influencer les décideurs politiques. Le témoignage des patients est un élément crucial à ce point de vue. Les patients peuvent réellement influencer le gouvernement européen, mais aussi les gouvernements locaux, en ce qui concerne l'HF », conclut Jules Payne.

Espérons que grâce à ces différentes mobilisations d’Eurodéputés, de scientifiques européens, et d’associations de patients, le cholestérol obtienne une vraie place dans les programmes européens.

Extrait de communiqués de presse publiés en Février 2015 sur le site EurActiv.fr.