Le 17 novembre 2021, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est associée aux défenseurs de la lutte contre le cancer du col de l’utérus dans le monde entier afin de commémorer une Journée d’action historique pour l’élimination de cette maladie qui tue plus de 300 000 femmes chaque année.


Comme c’est le cas pour la COVID-19, on note des difficultés d’accès aux outils vitaux : les femmes et les adolescentes des pays les plus pauvres ne bénéficient pas des installations de dépistage clinique, des vaccins contre le papillomavirus humain (HPV) et des traitements que les pays riches considèrent comme acquis.

L’écart entre le nombre de décès dus au cancer du col de l’utérus dans les pays à revenu élevé et celui enregistré dans les pays à faible revenu est saisissant, et semblable à ce que nous observons pendant la pandémie COVID-19 : 9 décès sur 10 dus au cancer du col de l’utérus surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Enfin, le risque de développer un cancer du col de l’utérus est multiplié par six chez les femmes vivant avec le VIH, mais nombre d’entre elles n’ont pas accès à la vaccination ou au dépistage. L’année dernière, sept pays supplémentaires ont introduit le vaccin contre l’HPV (Cabo Verde, Cameroun, El Salvador, Mauritanie, Qatar, Sao Tomé-et-Principe et Tuvalu), ce qui porte le total à 115 pays.

Certains pays ont formé des agents de santé à l’utilisation de nouveaux appareils portables pour l’ablation thermique des lésions précancéreuses. D’autres ont élargi le recours aux auto-prélèvements pour détecter les anomalies du col de l’utérus, une initiative approuvée par les lignes directrices récemment publiées par l’OMS, afin de permettre aux femmes d’effectuer leur propre frottis cervical. Cette solution réduit la stigmatisation dont sont victimes les femmes, facilite l’accès pour celles qui habitent loin des établissements de santé et aide les centres de santé surchargés à assurer la sécurité des services tout en respectant les mesures de protection contre la COVID-19. L’échantillon ainsi prélevé peut être analysé sur les mêmes plateformes de laboratoire que celles dans lesquelles les pays ont investi pour le test PCR de détection de la COVID-19. 

On observe toutefois des reculs aussi bien dans l’accès au dépistage HPV, au traitement, ou encore à la vaccination qui a chuté dans le monde passant de 15 % en 2019 à 13 % en 2020, sous l’effet des perturbations qu’ont connues les services de santé et des fermetures d’établissements scolaires.

Nouvelles technologies, investissements et recherche au service de la lutte contre le cancer du col de l’utérus

Le premier « Centre collaborateur de l’OMS pour l’élimination du cancer du col de l’utérus » a été inauguré à l’Université de Miami. Il s’agit d’un centre important de recherche et d’assistance technique pour aider les pays à atteindre les objectifs de prévention et de lutte contre cette maladie. En effet, en novembre 2020 l’OMS lançait la Stratégie mondiale en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique. Cette stratégie définit trois cibles ambitieuses à atteindre au cours de la prochaine décennie : la vaccination de 90 % des filles contre l’HPV, le dépistage des lésions précancéreuses chez 70 % des femmes et l’accès au traitement et aux soins palliatifs pour 90 % de celles qui en ont besoin. La combinaison de ces mesures pourrait réduire de plus de 40 % le nombre de nouveaux cas et éviter 5 millions de décès d’ici à 2050.

 

Source : Extrait du communiqué de presse de l’OMS le 17 novembre 2021