L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle les gouvernements et les responsables des soins à faire face aux menaces persistantes qui pèsent sur la santé et la sécurité des agents et des patients.


« Aucun pays, aucun hôpital ou aucun dispensaire ne peut assurer la sécurité de ses patients sans garantir celle de ses agents de santé. La Charte de l’OMS pour la sécurité des agents de santé marque une étape pour veiller à ce que ceux-ci bénéficient des conditions de travail sûres, de la formation, de la rémunération et du respect qu’ils méritent. » a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

La pandémie a également montré à quel point la protection des agents est essentielle pour assurer le bon fonctionnement du système de santé et de la société.

À l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité des patients, l’OMS rappelle aux gouvernements qu’ils ont la responsabilité juridique et morale de garantir la santé, la sécurité et le bien-être des agents de santé.

La charte de l’Organisation publiée le 17 septembre appelle les gouvernements et les personnes qui gèrent les services de santé au niveau local à prendre 5 mesures pour mieux protéger les agents de santé. Il s’agit de mesures visant à mettre les agents de santé à l’abri de la violence, à améliorer leur santé mentale, à les protéger des dangers physiques et biologiques, à faire progresser les programmes nationaux à l’appui de leur sécurité et à relier les politiques dans ce domaine à celles existantes en matière de sécurité des patients.

Augmentation du nombre d’infections, de maladies et d’agressions signalées concernant les agents de santé luttant contre la COVID-19

La COVID-19 a exposé les agents de santé et leurs familles à des niveaux de risque jamais vus auparavant. Bien qu’elles ne soient pas représentatives, les informations émanant de nombreux pays de l’ensemble des régions de l’OMS laissent entendre que les infections par le virus responsable de la COVID 19 sont beaucoup plus importantes chez les agents de santé que dans la population générale.

Ainsi, alors que les agents de santé représentent moins de 3 % de la population dans la grande majorité des pays et moins de 2 % dans presque tous les pays à revenu faible ou intermédiaire, ils constitueraient environ 14 % des cas de COVID-19 signalés à l’OMS. Dans certains pays, cette proportion peut aller jusqu’à 35 %. Toutefois, la disponibilité et la qualité des données sont limitées, de sorte qu’il est impossible de déterminer si les agents de santé ont été infectés sur leur lieu de travail ou dans la communauté.

En plus des risques physiques, la pandémie soumet les agents de santé à un formidable stress psychologique. Une étude récente vient de montrer une augmentation alarmante des signalements de harcèlement verbal, de discrimination et de violence physique à l’encontre des agents de santé dans le sillage de la pandémie de COVID-19*.

En plus de la Charte pour la sécurité des agents de santé, l’OMS a également défini des objectifs spécifiques visant à amener les responsables des établissements de soins de santé à investir dans la sécurité des agents, à la mesurer et à l’améliorer dans le courant de l’année qui vient. Ces objectifs sont destinés à permettre aux établissements d’aborder cinq domaines : prévenir les blessures par objets tranchants ; réduire le stress lié au travail et l’épuisement professionnel ; améliorer l’utilisation des équipements de protection individuelle ; promouvoir la tolérance zéro à l’égard de la violence contre les agents de santé, et signaler et analyser les incidents graves liés à la sécurité.

 * Pappa, S., Ntella, V., Giannakas, T., Giannakoulis, V. G., Papoutsi, E., & Katsaounou, P. (2020). Prevalence of depression, anxiety, and insomnia among healthcare workers during the COVID-19 pandemic: A systematic review and meta-analysis. Brain, behavior, and immunity, S0889-1591(20)30845-X. Advance online publication.
https://doi.org/10.1016/j.bbi.2020.05.026

Extrait du communiqué de presse de l’OMS le 17/09/2020