par M.SIMONET

Résumé

Albert Calmette, médecin de la Marine puis des Colonies, fonde, en 1891, l’institut bactériologique de Saïgon, la première filiale hors métropole de l’Institut Pasteur. Il y prépare les vaccins antivariolique et antirabique pour toute l’Union indo-chinoise et débute des recherches fondamentales sur les venins de serpents qui le conduisent, après son retour en France, à proposer un sérum antivenimeux pour traiter les envenimations consécutives aux morsures d’ophidiens. En 1895, âgé seulement de 32 ans, il établit à Lille un Institut Pasteur dont il assurera la direction pendant 24 ans. À l’époque, la tuberculose est un fléau sanitaire et Calmette crée dans la ville du Nord le premier préventorium au monde pour lutter contre la propagation de la maladie. Il entreprend, à l’Institut Pasteur de Lille et en collaboration avec Camille Guérin, l’étude des mécanismes de l’infection par le bacille de Koch et la réponse immunitaire de l’homme et des animaux contre le microorganisme afin d’élaborer un vaccin. Le repiquage tous les 20-25 jours du bacille de la tuberculose bovine sur pomme de terre bilié aboutit, après 250 subcultures, à un bacille devenu stablement avirulent et capable d’induire une immunité protectrice : le bacille bilié Calmette-Guérin ou BCG. Sollicité au lendemain de la Première Guerre mondiale par Émile Roux pour le seconder dans la direction de l’Institut Pasteur, Calmette rejoint la maison-mère en 1919. En supplément de sa fonction de sous-directeur qu’il exercera jusqu’à sa mort en 1933, il y crée le laboratoire de la tuberculose où son équipe réalise, outre la poursuite de travaux sur la biologie du BCG et l’immunité antituberculeuse, la production du vaccin à grande échelle.

 

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Revue de Biologie Médicale n°349 - Juillet-Août 2019.