par Alain PHILIPPON
Résumé
Après 10 ans passés dans la préparation peu gratifiante de sérums antidiphtérique, antitétanique, anti-gangréneux et antivenimeux, le vétérinaire Gaston Ramon a mis au point les anatoxines diphtérique et tétanique dès 1923. Son sens aiguisé de l’observation l’amena à tester le formol pour une meilleure conservation des sérums antitoxiques et finalement découvrir la floculation, le titrage in vitro des toxines et enfin leur inactivation (formol + chaleur) sans perdre leur pouvoir immunogène, ouvrant ainsi la voie des vaccins par anatoxines. Lors de l’injection de toxines aux chevaux, il nota que la présence d’un abcès générait une meilleure production d’antitoxines, y compris chez l’animal multivacciné. Ces observations allaient permettre d’autres découvertes capitales dont les adjuvants de l’immunité, les vaccinations associées et les rappels vaccinaux. Bien que le plus souvent cité, il n’obtint jamais le Prix Nobel de Médecine. Si la diphtérie reste très minoritaire dans les pays pratiquant la vaccination par anatoxine, elle est devenue une zoonose due à Corynebacterium ulcerans, transmise surtout par le chat et le chien et capable de synthétiser la toxine diphtérique véhiculée par un prophage.
Mots-clés
Gaston Ramon, vaccin, anatoxine, diphtérie, Corynebacterium diphtheriae, Corynebacterium ulcerans.