par F. CHAST
Résumé
C’est dans le contexte d’une révolution de la conception des médicaments que Pelletier et Caventou découvrirent la quinine en 1820, à Paris. Cette révolution consistait à ne plus proposer l’approche thérapeutique des maladies au moyen de préparations galéniques complexes de plantes (extraits, teintures, etc.) et de n’utiliser que les substances pures qui pouvaient en être extraites. Pelletier avait déjà isolé l’émétine de l’ipéca, dès 1817 et avec Caventou, il avait extrait la strychnine de la fève de Saint-Ignace en 1819. De son côté, Sertürner, en Allemagne, avait publié sa découverte de la morphine dans l’opium dès 1817. Ce contexte avait incité les deux pharmaciens parisiens à isoler le principe actif des quinquinas, ce qui revêtait une difficulté particulière compte tenu de la diversité des espèces en usage et de la complexité chimique de ces plantes. Leur travail présenté à l’Académie des sciences fut immédiatement reconnu comme fondateur, non seulement en matière de chimie extractive des alcaloïdes, mais aussi pour l’utilisation thérapeutique qui pouvait être faite de la quinine dans le traitement des fièvres en général et du paludisme en particulier. Le fait qu’ils aient renoncé à tout droit sur leur invention n’est pas étranger à leur désignation comme « bienfaiteurs de l’humanité ».
Mots-clés
alcaloïde, Caventou (Joseph Bienaimé), paludisme, Pelletier (Joseph), quinine, quinquina.