Revue de Biologie Médicale n°369 - Novembre-Décembre 2022

Auteurs

J.-F. LESESVE, A. ARBAB, N. BOIRET-DUPRÉ, A. CHARPENTIER, C. CHEVALIER, C. DEBORD, A. EISCHEN, M. GALLIN, J. GOUSTILLE, E. RAULT, J.-B. RIEU, J. RUSSELLO, B. THOMAS, A. S. ROY

 

Introduction

L’investigation des liquides biologiques est une prescription fréquente (1). La survenue d’un épan-chement est pathologique et ses anomalies vont donc apporter au prescripteur des données lui permettant d’établir d’emblée des hypothèses diagnostiques et de mettre en place une prise en charge adaptée (2). L’analyse cellulaire est rapide, le résultat étant obtenu dans la journée, et fiable pour établir une hypothèse (3). L’évaluation morphologique doit être effectuée avec célérité, car les modifications artéfac-tuelles des cellules sont précoces, la vacuolisation étant une des plus fréquentes, et un délai différé de prise en charge peut également entraîner la lyse des populations cellulaires d’intérêt (4).

Au laboratoire, les explorations des épanchements pleuraux et péritonéaux (ascite) sont les plus fré-quentes, et les cellules présentes seront détaillées. La cellularité des liquides articulaire, péricardique, broncho-alvéolaire (LBA) et de dialyse péritonéale sera aussi discutée. L’humeur vitrée fait l’objet d’un article spécifique (5) et le liquide cérébro-spinal a déjà été abordé par le GFHC (6).

Les séreuses sont constituées de deux feuillets, l’un, pariétal et l’autre, viscéral, car au contact des organes abdominaux. Il existe une lubrification de ces deux feuillets par la sécrétion d’une faible quantité de liquide produit par le feuillet pariétal et résorbé par le feuillet viscéral au niveau des pores de Wang pour la plèvre, et par drainage lymphatique (7). Ce liquide est pauci cellulaire, les cellules étant représentées par quelques macrophages. Bien que constituées d’une monocouche de cellules mésothé-liales, les feuillets ne desquament pas ou très peu. En revanche, dès qu’un épanchement liquidien se constitue, des cellules plus ou moins nombreuses vont s’y concentrer, par desquamation des feuillets du mésothélium et infiltration de cellules « réaction-nelles » (principalement polynucléaires neutrophiles et éosinophiles, lymphocytes, monocytes/macro-phages) (8). Nous illustrerons les pathologies les plus fréquemment rencontrées par le cytologiste. L’iconographie est le reflet de la pratique des auteurs et témoigne de l’étendue des situations possibles ! La coloration utilisée est celle de May-Grünwald Giemsa (MGG) sauf exception (Perls, polarisation) et les grossissements correspondent à l’utilisation d’objectifs habituels (x20, x50 et x100), non précisés pour ne pas surcharger les légendes des figures (les microscopistes sauront discerner).